Pour le déchiffrage des mots, il est plus simple lorsqu’on connait les lettres auxquelles on s’attend.
Pendant un temps, il semble dans la période 1795-1808, la lettre « y » étaient, dans certain cas, employée à la place du « i ».
Par exemple, au lieu de « zwei » (« deux ») on trouvera « zwey », à la place de « dreizig » (« trente ») on trouvera « dreyzig », « dreysigter » (« trentième ») au lieu de « dreizigster ».
Le cas est relativement facile à déduire. Mais lorsqu’on ne connait pas le mot et qu’on a un doute sur les lettres, on peut rencontrer quelques difficultés.

Il s’agit ici du mot « beystand » que vous retrouverez dans les dictionnaires d’aujourd’hui sous « beistand » : aide, assistance.
Même des mots qui nous semblent familiers, peuvent, tout d’un coup, devenir difficiles à reconnaître. Par exemple « heyrathen » au lieu de « heiraten » (mariages).

A en croire wikipedia, l’allemand a subi un certain formalisme durant le XIXème siècle, un allemand standard a commencé à se répandre au détriment des dialectes. Ce qui pourrait expliquer cette « disparition des y ». Même sur les patronymes on peut constater ce changement : Brutÿ qui devient Brudi, ou Gillÿ qui devient Gilli. Il s’agit peut être (sans doute) de langue orale retranscrite.
Deux de mes ancêtres se sont mariés en 1797 dans un petit village alsacien. Si je ne m’abuse, l’âge indiqué pour les deux est « zwantzig zwoÿ Jahr alt », qui devrait s’écrire, selon mes souvenirs d’allemand, « zweiundzwanzig Jahre alt ». Un Y vient effectivement remplacer un des I, mais un des I seulement. Ce qui me paraît le plus étrange, c’est l’ordre des mots pour dire vingt-deux (influence française ?).
Dans tous les cas, les dialectes sont encore vivaces dans les pays germanophones : avec mon Hochdeutsch des plus classiques, j’ai eu droit à quelques surprises…
Et je suis en train de me dire que le « ÿ » apparaît en fait quand on entend effectivement le son « y » en français.
Je pense que ton analyse est exacte!
Et selon la localisation on va dire zwey (« tsveille ») ou zwoy (« tsvoille ») ou zwei (« tsvaille »)
Merci pour ta contribution 🙂
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Fabrice